Régler facilement ses suspensions

Difficulté  3/5

Opération de niveau aisé avec ce matériel:

  • Une ou deux clés à ergot pour l’amortisseur
  • Un tournevis plat
  • Une clé plate pour la fourche

Pourquoi faire ça?

Parce que soigner son moteur, le rendre plus performant ça sert à rien si la moto se balade sur la route.

Donc soigner sa partie cycle c’est commencer par les suspensions.

Des suspensions bien réglé a une incidence directe sur l’efficacité et la distance de freinage, ainsi que sur la maniabilité, la tenue de route et le confort.

Il vous faut évidement des suspensions en très bon état


Identifier les réglages disponible

Pour commencer, c’est bien de vouloir régler ses suspensions, mais où sont les réglages disponibles?

L’amortisseur:

En général sur nos Ducati, il a au moins deux réglages et trois pour les plus évolué.

  • Le réglage de la compression hydraulique (tournevis ou molette)
  • Le réglage de la détente hydraulique (tournevis ou molette)
  • Le réglage de la tension du ressort (clé à ergot)

 

La fourche:

Alors là chez Ducati c’est tout ou rien, soit tu as tout les réglages possible, soit tu vas devoir bidouiller

Donc pour les modèles réglables nous avons ceci:

  • Le réglage de la compression hydraulique (tournevis)
  • Le réglage de la détente hydraulique (tournevis)
  • Le réglage de la précontrainte du ressort (clé plate)

 

Pour les modèles non réglable plusieurs choses sont possible:

  • Kit cartouches full réglables
  • Kit ressort avec huile
  • Cales au niveau des ressorts pour les contraindre

Réglage des courses mortes moto seule

La course morte est l’enfoncement de la suspension du au seul poids de la moto.

Pour l’avant 15 à 20% du débattement total de la fourche.

Pour l’arrière 10 à 25% du débattement total de l’amortisseur.

Cette différence entre l’avant et l’arrière est due au fait que l’amortisseur s’enfonce plus que la fourche une fois le conducteur en place.

Prenons exemple avec une Ducati Monster 900 qui a un débattement de 120mm pour la fourche et 65 mm pour l’amortisseur:

  • Fourche = 15%  18mm et 20%  24mm
  • Amortisseur = 10%  6,5mm et 25%  16mm

Du coup je fais la moyenne des valeurs pour avoir la course morte idéale:

  • Fourche = (18+24) / 2  21mm de course morte
  • Amortisseur = (6,5+16) / 2  14mm de course morte

Voilà maintenant que nous avons nos valeurs, on passe au réglage.

ATTENTION

Avant de commencer on ouvre (dévisse) les hydrauliques en grand, afin que le ressort soit le plus libre possible pour ne pas fausser les mesures.

Pour L’avant de la moto:

La course avant se mesure entre le cache poussière et un repère mobile que vous aurez préalablement fixé autour du tube de fourche.

Celui-ci peut être un rilsan, un joint torique ou une bague prévue à cet effet.

 

Procédez comme suit:

  1. Délestez la roue avant de la moto, remonter le repère mobile que vous avez mis jusqu’au cache poussière.
  2. Mettez la moto sur ses roues en laissant les suspensions s’enfoncer sous le seul poids de la moto.
  3. Ensuite, délestez de nouveau la roue avant et mesurer l’écart obtenu entre le repère mobile et le cache poussière.

 

La valeur doit être égale à la valeur moyenne calculé (21mm pour notre exemple).

Si la valeur est supérieure, il faut serrer la précontrainte, si elle est inférieure la libérer jusqu’à atteindre la valeur idéale.

Si pas de possibilité de réglage possible, vous pouvez vous fabriquer des cales afin de durcir les ressorts.

Pour l’arrière de la moto:

La course arrière se mesure entre l’axe de roue et un point de la coque arrière à sa verticale.

Procédez comme suit:

  1. Moto en équilibre sur ses roues, mesurer la distance entre l’axe de roue et le point défini sur votre moto (ici entre le bas du bras oscillant et le centre du rivet de l’échappement).
  2. Ensuite, délestez la roue arrière et répéter la mesure.
  3. Calculez la différence entre les deux mesure, ce qui vous donnera votre course morte.

 

La valeur doit être égale à la valeur moyenne calculé (14mm pour notre exemple).

Si la valeur est supérieure, il faut serrer la précontrainte, si elle est inférieure la libérer jusqu’à atteindre la valeur idéale.

Voilà vos courses morte sont réglé plus qu’à s’occuper des hydrauliques.


Réglage de l’hydraulique

Rappel :

Compression  descente

Détente  remontée

Il faut que la moto profite du maximum de débattement disponible.

Plus il y a de course utile, plus les forces exercées au freinage ou à l’accélération peuvent être élevées, ce qui est recherché sur piste.

Lors des phases neutres de virage (on ne freine plus et on n’accélère pas encore), si l’enfoncement n’est pas similaire à l’avant et à l’arrière, le pilote peut être gêné.

D’autre part, l’assiette de la moto change en cours de virage (avec la force centrifuge) et la moto peut élargir ou au contraire rentrer dans le virage.

Le freinage hydraulique doit être régulier, pas uniquement au début ou tout à la fin d’un appui instantané.

Une hydraulique de compression fermée nécessite un appui plus fort pour faire descendre la moto, sinon elle s’enfonce peu.

Une hydraulique de compression ouverte à fond provoque une descente rapide en début de mouvement.

Pour régler la compression, il y a 3 approches possibles :

  • approche confort : compression peu freinée pour absorber les chocs.
  • approche polyvalente : compression freinée modérément, pour absorber des freinages un peu plus appuyés et mise de gaz plus franches. Un compromis entre souplesse et fermeté.
  • approche circuit : compression suffisamment freinée pour endurer vos plus forts freinages (fourche) et accélérations (amortisseur). Cela dépend du niveau de chacun.

Peu importe l’approche choisie, il ne faut en aucun cas que la suspension puisse aller en butée.

La remontée doit aussi être régulière. Une hydraulique de détente trop fermée provoque une remontée très lente. Une hydraulique de détente trop ouverte donne une remontée très rapide et un effet de rebond (la moto s’écrase à nouveau après la remontée) et peut sur des gros freinages provoquer un dribble de l’arrière.

Pour approcher un bon réglage de détente il y a 3 cas de figure :

  • privilégier le confort avec une détente plus ouverte et ainsi la roue a le temps de bien épouser les reliefs qu’on rencontre, donc avec du rebond.
  • usage routier polyvalent, détente avec un léger effet de rebond.
  • réglage pour le circuit, avec très peu de rebond, juste ce qu’il faut pour que la suspension travaille efficacement.

Notez qu’une fourche qui a une détente fermée au point de gommer tout le rebond aura tendance à faire survirer la moto.

Si à l’inverse elle a trop de rebond, elle sera souvireuse, voir pourra occasionner des pertes de l’avant.

La détente détermine beaucoup le comportement en courbe d’une moto.

Les vitesses de descente et de remontée de l’avant et de l’arrière doivent être identiques lorsqu’on exerce un appui au centre de gravité de l’ensemble pilote/moto.

  • Une hydraulique trop fermée en compression à l’avant rend la moto sensible aux petites bosses en freinage sur l’angle. Un dribble apparaît, si on ferme encore plus la compression, l’amplitude du dribble augmente.
  • Une hydraulique trop fermée en compression à l’arrière fait glisser à l’accélération (sans que la moto se tortille).
  • Une hydraulique de détente trop fermée à l’avant provoque un dribble au freinage. La moto descend et ne remonte pas assez vite pour encaisser le choc suivant; l’amortisseur arrive en butée, c’est le pneu qui en fait office et il fait ça mal.
  • Une hydraulique de détente trop fermée à l’arrière annule les avantages du négatif (on n’en profite plus). La moto se soulève de l’arrière au freinage et déclenche un dribble sur l’avant à la moindre bosse.